10 Le testament (v2) by John Grisham

10 Le testament (v2) by John Grisham

Auteur:John Grisham [Grisham, John]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions France Loisirs
Publié: 1999-06-15T00:00:00+00:00


28

Après neuf heures de sommeil, les Ipicas se levèrent avant l’aube. Les femmes allumaient de petits feux devant leurs huttes pour préparer à manger, puis partaient avec les enfants chercher de l’eau et se laver à la rivière. Une des règles de base était d’attendre les premières lueurs du jour pour prendre le sentier. Il était plus prudent de voir ce qui pouvait être couché devant vos pas.

En portugais, ce serpent s’appelait un urutu. Les Indiens le nommaient un bima. Il était très commun près des rivières du sud du Brésil, et souvent fatal. La petite fille se prénommait Ayesh, elle avait sept ans et avait été mise au monde par la missionnaire blanche. Ayesh marchait devant sa mère au lieu de marcher derrière comme le voulait la coutume, et elle sentit le bima se faufiler sous son pied nu.

Il la frappa derrière la cheville au moment où elle criait. Quand son père la rejoignit, elle était en état de choc et son pied droit avait déjà doublé de volume. On envoya un garçon de quinze ans, le plus rapide coureur de la tribu, chercher Rachel.

Quatre campements ipicas s’étendaient le long de deux rivières qui se rejoignaient près de l’endroit où Jevy et Nate s’étaient arrêtés. La distance de la fourche à la dernière hutte ipica n’excédait pas huit kilomètres. Chaque campement était bien distinct des autres et abritait de petites tribus avec chacune leurs particularités, mais c’étaient tous des Ipicas, avec la même langue, le même héritage culturel et les mêmes coutumes. Ils se fréquentaient et se mariaient d’une tribu à l’autre.

Ayesh vivait dans le troisième campement à partir de la fourche. Rachel était dans le deuxième, le plus grand. L’adolescent la trouva dans sa hutte, où elle lisait les Écritures. Elle vérifia ses réserves et remplit sa petite trousse médicale à toute vitesse.

Il existait quatre serpents venimeux dans cette partie du Pantanal, et, le plus souvent, Rachel avait eu l’antidote qu’il fallait pour chacun d’eux. Mais pas cette fois. Le sérum qui guérissait la morsure de bima était fabriqué par une compagnie brésilienne, et elle n’avait pas pu en acheter lors de son dernier voyage à Corumbá. Les pharmacies n’avaient pas la moitié des médicaments dont elle avait besoin.

Elle laça ses chaussures de cuir et attrapa son sac. Lako et deux autres jeunes de son village l’accompagnèrent tandis qu’elle courait entre les hautes herbes, puis dans la forêt.

D’après les statistiques de Rachel, les quatre campements comptaient quatre-vingt-six femmes adultes, quatre-vingt-un hommes et soixante-douze enfants, soit un total de deux cent trente-neuf Ipicas. Quand elle avait commencé à travailler avec eux onze ans auparavant, la population comprenait deux cent quatre-vingts personnes. La malaria avait frappé les plus faibles au fil des années. Une épidémie de choléra avait tué vingt personnes dans un village en 1991. Si Rachel n’avait pas insisté pour imposer une quarantaine, la plupart des Ipicas auraient été emportés.

Avec la précision d’un anthropologue, elle tenait un livre des naissances, des mariages, des arbres généalogiques, des maladies et des traitements.



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